Compagnie Vol de Nuit

 

Janvier 2011… La répétition battait son plein.
En l’absence du metteur en scène, nous avions choisi de faire une italienne :
on s’échange les répliques autour d’une table, sans modulations, juste pour exercer les mémoires.
Or, la nature ayant horreur du vide, une table sans brochures se remplit vite – de verres, de bouteilles et tutti quanti. Une scène sans tonalité se remplit, aussi, de variations diverses,
« juste pour rire ».
Nous répétions une comédie de boulevard, Les Copines, et le texte était suffisamment bien mémorisé déjà pour qu’on pût se permettre de lancer nos répliques sur les tons les plus divers.
Qui a le premier dit sa réplique avec l’accent bruxellois ?
Qui le premier a remplacé un mot par son équivalent marollien ?
L’Histoire ne s’en souviendra pas. Mais rapidement chacun embraya, et nous eûmes la grande rigolade de se jouer, pour nous seuls, une comédie parisienne en bruxellois.

Je n’irais pas jusqu’à dire que la pièce y avait gagné, mais elle n’avait sûrement pas perdu, en drôlerie, en truculence, en sympathie. De plus, preuve était faite que nous pouvions tous nous en tirer à notre honneur dans ce noble parler. D’aucuns, vite enthousiasmés, imaginèrent aussitôt de rebondir sur cette idée et de proposer au public la version des Copines que nous venions d’improviser. Un spaghetti et quelques bouteilles de valpolicella plus tard,
nous décidions sagement de continuer normalement notre projet. Mais non sans avoir passé 
un accord implicite que, la saison suivante, nous nous retrouverions sur les planches cette fois,
à faire rire en bruxellois notre public. Restait à trouver un texte qui convenait.
Là, c’est la Providence qui nous fit découvrir la plus adorable et la plus hilarante Madame Chapeau,
de sorte qu’il était devenu impensable de vous présenter autre chose que
"Bossemans et Coppenolle".

Vive l’Union ! …Euh, non ! Le Daring! ...Quoi ? Non, non, je ne sais plus, moi.
Vive Bruxelles !!!

Marc Léotard              




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